Le gouvernement et le Président de la République prétendent faire de la lutte contre le chômage de masse leur priorité. Mais comment expliquer qu’ils puissent mener un combat aussi inefficace ?
La loi travail qu’on nous propose n’est qu’une adaptation supplémentaire aux règles du néo-libéralisme financier qui dominent les esprits et les actes depuis 40 ans. Or c’est un contrat social rénové et clair pour tous qui doit être discuté. On pourra de toutes les manières possibles assouplir les conditions de licenciement, réduire ce qu’on appelle le coût du travail, rien n’empêchera le chômage de masse de subsister tant que les entrepreneurs n’auront pas devant eux suffisamment de clients.
Or pour qu’il y ait suffisamment de clients, il faut que les richesses, qui sont régulièrement captées par le monde de la finance, soient enfin redistribuées vers le monde de la production et du travail. En oubliant ce point essentiel, les gouvernements de droite comme les gouvernements socialistes pourront mettre le monde du travail français au niveau de celui du Soudan, rien n’y fera : les entreprises n’auront aucune raison d’employer davantage de monde. Il est donc nécessaire de prendre à la fois des mesures conjoncturelles qui permettent aux entreprises de surmonter les difficultés momentanées, et (de prendre) des mesures structurelles qui renvoient les richesses produites vers ceux qui les méritent réellement. Nouvelle Donne ne propose pas une lutte entre les salariés et les employeurs ; Nouvelle Donne propose une lutte commune de ceux qui travaillent, de ceux qui voudraient travailler, de ceux qui entreprennent contre le monde ultra minoritaire de la finance boursicoteuse et qui exige une part toujours plus grande des richesses.
Une économie de moins en moins au service de la population
Comment ne pas voir que ce qui étouffe l’économie française et européenne, c’est le détournement des richesses produites par les salariés et les entrepreneurs, au profit d’un monde de la finance et d’une population ultra riche et ultra minoritaire qui possèdent de plus en plus ? Comment ignorer que l’économie est de moins en moins au service de la population ? Comment accepter encore longtemps, comme c’est apparemment le cas avec Manuel Valls et François Hollande, qu’il ne puisse y avoir qu’une seule forme d’économie, celle du capitalisme financier, et qu’il ne pourrait exister somme toute entre la gauche et la droite qu’une différence de compassion et de mauvaise conscience ? Notre indignation est d’autant plus grande que des solutions existent. Elles sont nombreuses, efficaces, rapides et… sans coût supplémentaire !
Des solutions existent !
Que coûterait un décret qui retirerait le Fonds de réserve des retraites (37 milliards d’euros) des marchés financiers (ici) pour le mettre à la disposition d’un grand plan de construction de logements écologiques adaptés à la transition énergétique (comme aux Pays-Bas) ? Rien. Combien d’emplois cela produirait-il ? 200 000 ! Quelles en seraient les autres conséquences ? Une réduction de la pression sur les prix de l’immobilier et une réduction des loyers les plus élevés d’Europe. Chaque famille économiserait en moyenne 200 € de loyer par mois ! Autant d’argent qui recirculerait dans l’économie locale.
Que coûterait une loi qui organiserait la réduction momentanée du temps de travail lorsqu’une entreprise connaît des difficultés passagères (ici), les salaires étant compensés par l’Unedic (comme au Canada) ? Rien ! Et même cela permettrait de substantielles économies autant à l’Unedic qu’aux entreprises concernées ! Sans compter les économies en terme de santé, de bien-être, de mieux-être scolaire, etc. Combien d’emplois salariés sauvegardés ? Sans doute des centaines de milliers !
Que coûterait une loi qui permettrait aux entreprises en difficulté pour des raisons de trésorerie, d’être payées par la Caisse des dépôts (ici) qui à son tour se tournerait vers les mauvais payeurs ? Rien ! Combien d’emplois sauvés ? Au minimum des dizaines de milliers !
Enfin, que coûterait une décision européenne qui obligerait la Banque centrale européenne non plus à créer plus de 1 200 milliards d’euros au profit des banques et des bulles financières, mais à mettre cet argent au profit du financement de la transition énergétique pour tous les pays de la zone euro (ici) ? Rien ! Combien d’emplois créés ? Des centaines de milliers ! Nouvelle Donne propose aussi que la séparation entre banques de dépôt et banques d’affaires (ici) soit effective, afin que les entreprises puissent enfin avoir recours à des prêts pour leurs investissements d’avenir, sans se heurter à des refus motivés par la peur des banques empêtrées dans les risques financiers.
La crise intellectuelle du PS
Ainsi donc, ni la politique de François Hollande ni la politique européenne de Quantitative Easing (distribution en abondance d’argent aux banques) ne permettront de combattre le chômage de masse. Ce n’est pas en oubliant les progrès sociaux du xxe siècle qu’on prépare l’avenir. Les actuels dirigeants socialistes vivent une véritable crise intellectuelle : ils ne savent pas penser le monde en dehors des structures imposées par les néo-conservateurs américains depuis les années 1980. Cette pauvreté intellectuelle les oblige à se recroqueviller soit vers la conservation artificielle du pouvoir soit vers des décisions économiques qui ne font que consolider ce contre quoi ils avaient été élus. Ils vont ainsi de défaites en défaites. Il faudra bien un jour que le PS se demande pourquoi, s’il lui arrive parfois d’être au pouvoir, il n’a jamais réussi, sous la Ve République, à s’y maintenir. Ses renoncements et sa paresse y sont pour beaucoup.
Plus infos : plan d’urgence pour la France.

Nouvelle Donne propose un
plan d’urgence pour la France
bonjour!
Lors de l’AG du collectif Roosevelt, samedi dernier, Jean-Marie Perbost a fait un exposé sur Travail&emploi. Il nous a appris que la Loi Sapin de 1/2013 avait repris cette proposition du collectif sur le modèle canadien et beaucoup simplifié le processus déjà existant de chômage partiel.
Mais il ne communique absolument pas dessus et ce sont les chefs d’entreprise qui se passent l’info. Ne faudrait-il pas communiquer différemment maintenant?
Bonjour. Oui, cette mesure est prévue par la loi Sapin, oui, elle est peu connue et donc peu utilisée.
http://travail-emploi.gouv.fr/emploi/maintenir-dans-l-emploi/activite-partielle/activite-partielle
https://www.force-ouvriere.fr/IMG/pdf/guide-pratique-activite-partielle.pdf
Mais son système est différent du système canadien. L’employeur maintien 70 % du brut et reçoit une allocation équivalente à 7.74 €/heure => pour un salaire proche du SMIC, l’employeur s’en sort. Si le salaire est plus élevé, ça ne vaut pas le coup… Toutefois, la loi Macron, lui a un peu « coupé les pattes » avec les accords de maintien dans l’emploi, et la loi El Khomri risque de signer son arrêt de mort.
Je tiens a feliciter les girondins nouvelledonniens pour ce texte, qui met en exergue de maniere tres claire et convaincante les mesures Precarite/Emploi, et surtout fait ressortir l interet reciproque du salarie et de l entrepreneur.
Je vais m en servir pour relancer l argumentation autour de moi.