Ne faisons pas du 8 mars une journée pour se donner bonne conscience !

Mardi 8 mars a lieu la journée internationale pour les droits des femmes, temps de mobilisation de nombreuses associations pour informer sur les avancées mais aussi sur les blocages de l’évolution des rapports hommes/femmes dans la société. 

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Salaire féminin, salaire d’appoint ?

Au plan social, même s’il y a eu des progrès, beaucoup trop d’inégalités subsistent de nos jours. Ne serait-ce qu’au niveau des salaires et des retraites : le rapport du salaire moyen des hommes à celui des femmes est de 1,19 mais le rapport de leur pension dépasse 1,6. En 2013, les femmes retraitées ont touché en moyenne 993 € par mois et les hommes retraités 1 642 €, soit 65 % de plus ! La crise économique ne fait qu’accroître ces inégalités et renforcer la précarité des femmes. On observe dans les familles de milieu modeste le maintien d’une situation ancienne : l’homme 8 mars (2)cherche un travail stable et régulier, et la femme constitue le « salaire d’appoint » de la famille, restant au foyer pour élever les enfants quand ils sont en bas âge et se contentant de travaux à temps partiel lorsqu’ils sont scolarisés : 82 % des travailleurs à temps partiel sont des travailleuses.

Toujours trop de tâches ménagères

Les femmes continuent d’assurer plus qu’à leur tour l’éducation des enfants, les tâches domestiques et les soins aux proches (article de l’Observatoire des inégalités ici). Ces charges pénalisent leur carrière professionnelle, carrières écourtées et fractionnées par le développement des emplois précaires et du temps partiel subi. Sur les 60 milliards d’heures de travail domestique non rémunéré (chiffre de l’INSEE pour 2010), les heures travaillées par les ménagères et mères de famille sont évaluées à 49 milliards d’euros, mais ne sont ni payées ni intégrées dans le fameux PIB (produit intérieur brut) qui sert à mesurer la richesse d’un pays et dont on voit là une autre de ses insuffisances. « Les inégalités hommes-femmes dans le monde du travail trouvent en partie leur origine dans la répartition très déséquilibrée des tâches ménagères », dénonce Brigitte Grésy, auteure du rapport 2009 sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, pour le ministère du Travail. « C’est en permettant aux hommes d’avoir une vie familiale reconnue par le monde du travail et aux femmes de lâcher prise qu’on arrivera à un nouveau contrat social entre les hommes et les femmes, et grâce au temps gagné, à une meilleure égalité professionnelle. »

À quand une vraie réflexion de nos gouvernants sur le travail au xxıe siècle ? L’automatisation et la révolution numérique ont complètement bouleversé le monde du travail : force est de constater qu’il n’y a plus assez d’emplois – à 39 h. ou même 35 h. par semaine – pour tous les actifs, et encore plus pour les femmes que pour les hommes. Nouvelle Donne propose une nouvelle répartition du temps de travail qui prenne en compte ces gains de productivité formidables (pour produire deux fois plus de richesses qu’en 1975, il faut aujourd’hui travailler 43 milliards d’heures en moins) et qui permette à chacun – hommes et femmes – de pouvoir mieux concilier vie familiale et vie professionnelle.

Les femmes en politique

La politique ne se féminise que très lentement… même si aux dernières élections (départementales, régionales) la parité des candidatures a été imposée par la loi. Après les promesses de 1945, la femme a été mise hors jeu politique par une Ve République qui laissait aux hommes le monopole de la politique. Par rapport aux pays de l’Union européenne, le retard en France est alarmant : la proportion de femmes à l’Assemblée nationale ne dépasse guère les 26 %, alors qu’elle est de 39 % en Espagne et de 36 % en Allemagne !

Pour Nouvelle Donne, la réponse à ces inégalités inacceptables entre hommes et femmes est politique. S’il faut continuer à faire changer les mentalités, il faut aussi peser davantage sur les décisions des pouvoirs politiques, économiques et médiatiques. Nouvelle Donne est un mouvement citoyen qui réfléchit à la mobilisation des femmes en politique et veut se donner les moyens de conduire la « révolution culturelle » pour la femme.