Comment penser réduire le chômage, quand ceux qui ont un emploi travaillent toujours autant alors que la productivité continue de croître ? Paul Agius fait partie des fondateurs de Nouvelle Donne. Talençais, c’est un militant actif du Comité local Bordeaux-sud. Paul nous donne une petite leçon d’économie en forme de fable. Une leçon destinée aux enfants, mais pas seulement… Il l’a adressée à Sud Ouest, qui l’a publiée dans le courrier des lecteurs, samedi 2 avril 2016.

Paul Agius
Dans un pays imaginaire, la richesse augmentait. Malgré un ralentissement régulier, on arrivait à un niveau jamais atteint par le passé. En même temps, on inventait des techniques, des machines, des ordinateurs pour produire tout ça avec le moins d’efforts humains possible. Les horaires de travail avaient un peu changé. De 40 heures par semaine, on était passé à 39, puis à 35. Et on arrivait à faire la totalité de la production avec seulement 85 % des personnes qui voulaient travailler.
Sur 100 personnes, 85 avaient un travail qui leur permettait d’avoir un revenu, même modeste. Ces 85 payaient des cotisations sociales – maladie, retraite, chômage – et des impôts qui permettent de fonctionner avec tous les services publics qui font qu’il vaut mieux vivre dans ce pays que dans tant d’autres. Ils payaient non seulement pour eux, mais aussi en partie pour les 15 autres dont on n’avait pas besoin pour assurer toute la production. Ces 15 autres n’avaient pas de place dans cette organisation du travail, et leur revenu venait de la solidarité.
« Hélas, ça ne marchait jamais. »
Ce problème arrivait en tête de toutes les inquiétudes des habitants de ce pays (imaginaire). À tel point que les hommes politiques à la tête du pays, chaque fois qu’ils proposaient une mesure, disaient que c’était « pour la croissance et l’emploi ». Pourquoi pour la croissance ? Parce qu’ils disaient que la seule façon de faire travailler les 15 autres personnes sans travail, c’était d’augmenter tellement la production qu’au bout du compte on allait quand même avoir besoin d’eux. Pourquoi l’emploi ? Parce que, comme tout le monde voulait que ces 15 autres personnes sans travail retrouvent une place normale dans la société, tout le monde était content d’entendre qu’on mettait de nouvelles règles pour y arriver.
Mais, hélas, ça ne marchait jamais. D’abord, on était à un niveau de richesse globale tellement élevé qu’il était difficile de faire beaucoup plus. Ensuite, on s’apercevait qu’il fallait vite se calmer sur l’utilisation des ressources naturelles car la planète courait à la catastrophe. Alors on continuait à prendre des mesures. On dépensait des sommes énormes pour la formation. On disait que, si tout le monde était mieux formé, tous les 100 pourraient avoir du travail. Hélas, avec des gens mieux formés, la production marchait mieux, et on avait besoin d’encore moins de monde.
On freinait la progression des salaires en pensant que « si un patron paie moins de salaires, il recrutera plus de salariés ». Hélas, si les salariés moins bien payés travaillent autant, quel besoin d’en recruter d’autres ? On pensait aussi faciliter les licenciements abusifs : « Si un patron peut licencier facilement, il va recruter plus. » Hélas, si ceux qu’il a lui suffisent, il n’aura pas de raisons d’en recruter d’autres.
Le président et le Premier ministre de ce pays imaginaire ont rédigé un projet de loi « travail ». Hélas, il y avait quelque chose qui les empêchait de voir un truc évident : si, pour faire toute la production, 85 personnes qui travaillent 1 500 heures par an suffisent, à quoi servirait d’en recruter 15 de plus ?
Pauvre France !!!!
Mais où cela va t-il s’arrêter ?
après Sarkozy and co, Balkany, Guéant, Takhedine, etc.
On continue Cahuzac, Guerini, Strauss Kahn… etc.
Et on enchaîne sur un projet de loi scélérate qui veut enlever
les maigres droits des petits pour favoriser les profits des nantis
(cf le PDG de PSA !!)
je ne sais plus vers qui aller…
faut il qu’il y ait une révolution ?
Et ND parti microscopique qui instaure la cooptation comme mode d’élection
Mon cher Paul, ce n’est plus une fable
et la réalité fantasmagorique dépasse toutes les imaginations