Voici un billet d’humeur écrit par Jean Grail, adhérent à Nouvelle Donne Gironde, suite à l’intervention d’Émeric Bréhier, député de Seine-et-Marne et secrétaire national du Parti socialiste, dans l’émission « Du grain à moudre » sur France Culture le 12 juillet 2016 sur le thème : « Parti cherche candidat idéal ». Ce texte a également été envoyé par courriel à Éméric Bréhier à l’Assemblée nationale.
Bonjour,
J’ai entendu certaines de vos interventions lors de l’émission « Du grain à moudre » sur France Culture hier soir et ce matin en rediffusion. Je suis un électeur de François Hollande dès les primaires de la gauche en 2012, moins par adhésion que par rejet de M. Sarkozy. Je suis maintenant dans le camp des déçus.
Vous défendez la discipline de parti et fustigez les frondeurs qui, pourtant, défendent (beaucoup trop mollement à mon goût) le programme initial de M. Hollande. Vous insistez sur le fait que le mandat impératif n’existe pas dans la cinquième République et que l’élu n’a de compte à rendre à ses électeurs que lorsqu’il brigue un nouveau mandat.
Je suis en total désaccord sur ces deux points de vue. Vous devez votre mandat non à votre parti mais aux électeurs. C’est pourquoi, même si la loi ne vous l’impose pas, vous avez envers eux le devoir moral de les représenter. Ils vous ont élu sur un programme (qui certes peut s’adapter à la réalité changeante) mais, surtout, sur une vision du monde, des valeurs qu’ils partagent et que vous ne pouvez trahir sous prétexte que la réalité n’est pas (ou n’est plus) celle que vous aviez perçue lorsque vous étiez en campagne. On n’attend pas des élus qu’ils soient de bons petits soldats de leur parti.
Quant au second point, j’estime que la réélection ne devrait plus exister. La politique ne doit pas être considérée comme un métier. La perspective de la réélection permet au parti de faire pression sur les députés en les menaçant de ne pas renouveler leur investiture et, de ce fait, les prive de liberté de parole ou d’action.
Vous représentez, à mes yeux, l’archétype du politique que les gens, aujourd’hui, rejettent. Vous ne semblez pas comprendre qu’ils en ont assez d’être pris pour des « cochons d’électeurs » à qui on demande leur voix puis qu’on ignore, la « cuisine » politique étant ensuite préparée entre élus, mot auquel on peut ajouter une acception quasi religieuse. Je ne serais pas étonné qu’une phrase telle que « les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent » ne vous choque pas. Moi si.
Merci de m’avoir lu même si je ne voterai jamais pour vous.
Jean Grail