Une nouvelle donne pour l’éducation, la formation, la culture et le vivre ensemble

 

Une nouvelle donne pour l’éducation et la recherche

Outil d’émancipation personnelle, l’éducation est un vecteur d’intégration sociale. Elle participe à la transmission culturelle et aux réalisations socio-économiques. Elle forme au débat citoyen et à la pratique de la démocratie tout en préparant nos enfants à s’adapter aux évolutions du monde. Notre système éducatif et de formation est en difficulté à tous les niveaux, ce qui accentue les inégalités sociales.

Les propositions de Nouvelle Donne :

  • lutter contre l’échec scolaire en favorisant l’éveil dès les premières années de la vie, en créant un service public de la petite enfance qui permettra d’aider les parents et l’entourage de l’enfant dans leur rôle éducatif, comme les PMI le font pour le développement physique des tout-petits ;
  • passer d’une éducation centrée sur la sélection des élèves à la promotion d’une pédagogie collaborative, participative, inclusive, adaptative et active, en s’inspirant des modèles les plus avancés ;
  • repenser la formation initiale et continue des enseignants afin d’y intégrer les pratiques pédagogiques nécessaires à la réalisation des objectifs de cette pédagogie collaborative ;
  • développer les enseignements manuels et techniques au collège.
  • développer l’enseignement professionnel en améliorant son image et en augmentant le nombre de stages d’observation permettant aux collégiens de trouver leur voie, ainsi que le nombre de places dans les lycées professionnels et technologiques ;
  • valoriser les échanges intra-européens dès le collège (séjours de 2 ou 3 mois) afin de rendre plus concrète et efficace la connaissance linguistique et culturelle des pays voisins ;
  • rendre vivant l’enseignement de l’éducation civique pour favoriser une prise de conscience réelle des droits et devoirs des citoyens dans le respect des uns et des autres ;
  • conduire une politique ambitieuse de réduction des inégalités scolaires, en relançant l’éducation prioritaire là où les difficultés sont les plus grandes et là où les équipes éducatives et pédagogiques, les parents et les élus locaux, le demandent avec des effectifs par classes réduits et un niveau d’encadrement rehaussé (professeurs, vie scolaire, médecins, infirmières, psychologues, éducateurs…). Réinstaller la carte scolaire pour réintroduire la mixité socio-économique partout où elle a disparu.
  • revaloriser les rémunérations des enseignants, aujourd’hui très inférieures à celles pratiquées dans de nombreux pays économiquement comparables.
    développer la recherche et libérer les chercheurs des tâches administratives ; développer les liens pédagogiques entre chercheurs et enseignants de tous niveaux ;
  • encourager financièrement les projets d’établissement visant à rendre les infrastructures plus écologiques (autosuffisance énergétique, nourriture bio et locale dans les cantines) ;
  • améliorer le statut de l’étudiant en créant, dès le début du mandat, une allocation d’autonomie, première étape d’un possible Revenu Citoyen.
  • garantir un droit à la formation tout au long de la vie en finançant en particulier un vrai droit de reprendre des études à celles et ceux qui ont commencé à travailler très tôt ;
  • promouvoir l’éducation populaire tout au long de la vie ;
  • renforcer le contrôle du respect des programmes scolaires par les écoles privées.

Une réduction volontariste des inégalités

Les inégalités sont à la source de la plupart des problèmes sociétaux. Elles sont devenues criantes et peu supportables par les citoyens. Un développement économique non-partagé provoque des crises répétées. Au contraire, un objectif de réduction des inégalités constitue un projet fédérateur pour notre pays.
Nous voulons réduire les inégalités tant sur les plans social et économique, que sécuritaire et sanitaire.

La lutte contre les inégalités se retrouve dans la plupart de nos propositions, les reporter dans ce chapitre reviendrait à recopier une grande partie de notre programme ; seules figurent dans les paragraphes suivants les mesures qui n’apparaissent pas ailleurs.

Les propositions de Nouvelle Donne :

  • développer pour les plus démunis un accès sans condition aux biens de première nécessité ;
  • valoriser d’autres formes de travail, notamment les activités utiles socialement ;
  • encadrer les écarts de rémunération et de revenus, en déterminant une fourchette maximale et un plafond d’indemnité de chômage et de retraite ;
  • faciliter l’accès au logement par
    * la construction massive et la réhabilitation de logements ;
    * un plafonnement des loyers ;
    * l’ajustement du loyer social au revenu ;
    * un développement de l’intermédiation locative ;
    * une garantie universelle des loyers gérée par la CAF ;
    * la création de “conseil de résidence sociale” à l’identique du conseil syndical du secteur privé ;
    * le développement de l’accession et de la gestion sociales des logements ;
    * la création d’offres de logements davantage adaptés à des modes de vie plus diversifiés et aux demandes locales.
  • lutter contre tout type de discrimination et de harcèlement dans l’entreprise : rétablir les outils sur l’égalité professionnelle femmes / hommes dans les entreprises retirés suite à la Loi Rebsamen ; renforcer la formation et les moyens de la médecine et de l’Inspection du travail pour mieux détecter tout type de discrimination ou harcèlement au travail ; renforcer les sanctions vis-à-vis des organisations et des individus reconnus coupables de discriminations, harcèlement moral, ou encore agression sexuelle sur le lieu du travail ; favoriser l’application du cadre réglementaire pour l’égalité professionnelle, l’égalité salariale et les négociations collectives obligatoires sous peine de sanctions financières ; améliorer la détection des discriminations à l’embauche.

La réappropriation citoyenne de la culture

Les citoyens doivent se réapproprier la culture à tous les niveaux. La culture est un bien commun, un droit fondamental inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, en son article 27.
Parce que l’accès de tous à la culture, sur tous nos territoires, est une façon de refuser la marchandisation de notre société, de renforcer la cohésion sociale en affirmant la dignité de tous,
Parce que l’orientation actuelle, celle de l’excellence artistique, draine la majorité des crédits au seul service de l’élite, en excluant la grande majorité des créateurs et en les condamnant à la précarité,
Parce que le développement de l’être humain ne passe pas par la seule raison et la multiplication des savoirs, mais qu’il est aussi constitué de sensibilité, d’imaginaire, de rêve.
Parce que la pratique artistique et l’acte créateur permettent à chacun de mieux se connaître et mieux se construire,
il est urgent de concevoir une nouvelle donne pour la culture.

Les propositions de Nouvelle Donne :

  • développer les pratiques artistiques et culturelles à l’école ;
  • inciter les établissements scolaires, les hôpitaux, les maisons de retraite, les entreprises, etc. à accueillir des artistes en résidence de création ;
  • mettre en place une authentique décentralisation :
    * en créant un réseau de scènes partagées de proximité gérées de façon participative, associant des équipes artistiques professionnelles et ouvertes aux pratiques amateurs, aux débats et aux actions d’éducation populaire ;
    * en développant les nouveaux territoires de l’art, d’initiative privée ou publique : lieux atypiques, tiers lieux, friches, lieux citoyens… Ces nouveaux territoires expérimentent de nouvelles modalités d’inscription de l’art dans la société, explorent de nouvelles esthétiques et ont une dimension sociale ;
    * en imposant un volet artistique aux constructions et opérations bénéficiant de subventions publiques, dans l’esprit du 1 % artistique.
  • revenir à la mission initiale du ministère de la Culture, à savoir celle de viser l’épanouissement et l’émancipation de la personne humaine, pour réduire le poids des déterminismes socio-économiques. Pour cela, veiller à la promotion de toutes les cultures (pas seulement la culture artistique) et également à celle de l’éducation populaire ;
  • inscrire la culture dans le développement d’un territoire, en créant un label culturel à l’échelle territoriale. Pour disposer d’une visibilité des politiques culturelles territoriales, un label est un signe garantissant la qualité : il visera à assurer et faciliter la reconnaissance de certaines caractéristiques définies dans un cahier des charges ;
  • réfléchir aux meilleurs moyens de préserver les droits des auteurs-créateurs, qui sont actuellement menacés par la facilité des échanges sur internet. C’est une question fondamentale pour l’avenir de la création ;
  • Le régime des intermittents sera préservé et amélioré. Il devra inspirer la création d’un régime d’indemnisation pour tous les emplois discontinus qu’ils soient choisis ou contraints (pigistes, saisonniers, précaires, CDD…). Une grande négociation avec les partenaires sociaux précisera les conditions d’indemnisation.

La recherche d’une société fraternelle et du bien vivre ensemble

Dans une communauté de citoyens, chacun devrait être conscient de la prévalence des principes républicains sur des particularismes s’exprimant en marge de la République ou hostiles à celle-ci. La justice sociale est évidemment un besoin fondamental mais le vivre ensemble ne relève pas seulement du traitement des inégalités et des discriminations socio-économiques..
Nous voulons, pour la France, un modèle de société, un projet commun, dans lequel chacun puisse se sentir concerné, responsable et acteur, quels que soient son genre, son âge, son origine géographique, ses handicaps ou ses préférences sociales, culturelles, confessionnelles, sexuelles, etc.
Pour renforcer l’idéal républicain, qui nous rassemble, nous favoriserons l’adhésion active de tous aux valeurs républicaines et au respect des droits et devoirs citoyens.

Nous mènerons une politique de cohésion sociale, incluant un travail mémoriel, pour faire connaître aux Français l’histoire de leur diversité, leur permettre de mieux se comprendre, de changer de regard pour se reconnaître mutuellement, de se respecter et d’établir entre eux une relation de confiance.

Les propositions de Nouvelle Donne :

  • faire de l’école la colonne vertébrale de l’identité citoyenne :
    * favoriser l’acquisition et la pratique de la langue française ;
    * enseigner les valeurs communes de citoyenneté, civilité, respect ;
    * favoriser l’apprentissage de la discussion comme du débat serein et respectueux de l’autre ;
    * “Il faut tout un village pour éduquer un enfant” : favoriser l’implication de tous les adultes (salariés passés à 4 jours, artisans et patrons de PME, chômeurs, jeunes retraités…) dans l’éducation des enfants et dans les pratiques culturelles, artistiques, sportives, développées dans les établissements scolaires (en tenant compte des conditions de faisabilité et de sécurité).
  • cultiver le civisme après le temps de l’école, tout en préparant les jeunes à la vie active :
    * créer un nouveau service civique, pour les jeunes femmes et les jeunes hommes, à leur majorité ou dès l’âge de 16 ans.
    * favoriser le développement de communautés citoyennes par la promotion d’activités qui créent du lien social (activités associatives, sportives, culturelles…).
    renforcer la mixité sociale à l’école, dans l’habitat, dans l’urbanisme, afin de casser la logique des ghettos.
    * demander aux médias de service public de relayer très régulièrement les initiatives qui fleurissent dans les quartiers populaires et dans les campagnes comme sur tous les territoires.
  • affirmer la laïcité et lutter contre les discriminations :
    La laïcité est une liberté. Au-delà d’un mode d’organisation juridique ou politique issu de la loi de 1905, elle est une approche philosophique qui demeure le ciment du vivre-ensemble fondamentalement humaniste et respectueux de l’Autre nous permettant de « faire société », voire de « faire nation » avec toute la richesse de nos diversités.
    * garantir la liberté de culte conformément à la loi de 1905 ; par la mise à disposition de bâtiments existants, par exemple, permettre la création de lieux de culte en restreignant le financement par des États étrangers ;
    * continuer à proscrire les subventions culturelles quand elles sont des subventions cultuelles déguisées ;
    * sanctionner plus fortement les discriminations à l’embauche ;
    * viser, à terme, la suppression du concordat en Moselle et en Alsace et de ses à-côtés, car la laïcité doit revêtir une forme homogène garante de la double neutralité, cultuelle de la part de l’État, et politique de la part des cultes ;
    * lutter sans réserve contre les dérives communautaristes.

Une pratique facilitée des activités physiques et sportives pour tous

Le sport est source de santé physique et mentale. De nombreuses politiques médicales préventives encouragent la pratique d’une activité physique. Dans une société où la sédentarité touche la majorité de nos concitoyens, l’activité physique peut permettre un mieux-être du corps et de l’esprit.
Le sport favorise la rencontre avec l’autre et participe au  »vivre ensemble », à condition qu’il soit pratiqué dans un esprit amical et pas uniquement compétitif.

Les propositions de Nouvelle Donne :

  • Réduire les inégalités d’accès à la pratique d’une activité physique et/ou sportive :
    * généraliser l’aide à l’achat d’une licence sportive en faveur des ménages à revenu modeste ;
    * développer les liens entre les écoles et les clubs sportifs ;
    * accompagner la féminisation de la pratique sportive, pour induire la féminisation des instances dirigeantes des fédérations ;
    * la réduction du temps de travail permettra de libérer du temps pour la pratique sportive.
  • Réduire les inégalités territoriales en matière d’offre d’activités sportives et d’équipement :
    * créer des crédits à taux préférentiels pour les collectivités qui investissent dans la maintenance et le renouvellement des équipements sportifs ;
    * encourager les entreprises à proposer des activités sportives à leurs salariés.
  • Intégrer la pratique scolaire et universitaire dans le développement d’une politique du sport :
    * aider les écoles primaires dans la mise en place d’activités sportives, par des moyens humains et matériels, dans le cadre des nouveaux rythmes scolaires ;
    * assurer que l’USEP (Union Sportive des Écoles Primaires) et l’UNSS (Union nationale du sport scolaire) permettent un accès au sport pour tous ;
    * faire respecter le temps consacré au sport dans tous les cycles d’apprentissage, indépendamment de la filière, classique ou d’apprentissage.
  • Améliorer la solidarité entre sport professionnel et sport amateur et la solidarité entre les différents sports :
    * augmenter la taxe  »Buffet » qui participe au financement du sport amateur, prélevée sur les droits de retransmission télévisuelle et sur les fournisseurs de communications électroniques ;
    * augmenter la taxe sur les paris sportifs ;
    * assurer aux différents sports un large accès aux chaînes gratuites.

Autres propositions :

  • rechercher une harmonisation européenne de la prévention et des sanctions du dopage, des paris sportifs et du contrôle de gestion des clubs ;
  • faire la promotion des valeurs de l’arbitrage et encourager le respect des arbitres, qu’ils soient professionnels ou amateurs ;
  • encourager la recherche sur les impacts du sport sur la santé, le bien-être, la cohésion sociale…
  • encadrer les transactions financières liées au sport professionnel.