Une barrière verte à l’épreuve des hommes et du climat
L’Union Africaine, soutenue par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement et l’Union Européenne, a lancé un projet transfrontalier dès 2007 pour lutter contre le réchauffement climatique et la désertification au Sahel, intitulé : « la Grande Muraille Verte ». Cette initiative réunit plus de 20 pays de la région sahélo-saharienne et reçoit le soutien de nombreuses organisations régionales et internationales. Il s’agit de créer en une décennie (horizon 2025) une ceinture végétale de 7500 Km sur 15 Km de large, allant de Dakar à Djibouti, en plantant des arbres pour régénérer les sols, et susciter ainsi des activités pastorales et agricoles qui transformeront le quotidien de milliers de personnes. Le projet ambitionne d’absorber 250 millions de tonnes de CO2/an, de créer 350 000 emplois, ainsi que de permettre l’auto-suffisance alimentaire pour 20 millions de personnes. Le Sénégal a déjà obtenu des résultats positifs par la plantation d’environ 2 millions d’acacias par an : retour des oiseaux, apparition de nouvelles plantes, création de jardins maraîchers.
Confronté à de nombreuses critiques (« trop coûteux, trop idéaliste »), le projet « Grande Muraille Verte » reçoit quand même le soutien de l’UE qui estime que l’initiative s’attaque aux problèmes de fond de cette partie du monde : dettes, pauvreté, régimes dictatoriaux, corruption, conflits, terrorisme, réchauffement climatique, expansion démographique, migrations internes et externes. Ce projet colossal est également révélateur du potentiel des initiatives locales de la société civile africaine pour construire son avenir dans une perspective de développement durable.
Nouvelle Donne soutient les propositions visant à aider les pays africains à développer leurs nombreux atouts en toute autonomie et au bénéfice des populations : ressources naturelles, ingénierie agricole, richesses culturelles, éco-tourisme, économie sociale et solidaire…
Mais qu’en sera-t-il sur le terrain ?
A travers ce projet emblématique, on peut en ce sens s’interroger sur la priorité des objectifs visés par les responsables des États engagés et l’UE : barrière verte contre le réchauffement climatique, ou simple marketing vert contre la migration aujourd’hui incontrôlable vers la riche Europe ?