Quelques chiffres et quelques constats en France
Tableau comparatif prisons françaises / prisons suédoises
La surpopulation carcérale…
En France, si on règle le problème de la surpopulation, on règle les ¾ du problème. Il faut donc que les magistrats arrêtent d’envoyer en prison. Pour cela, il y a des alternatives : sursis avec mise à l’épreuve, TIG… En particulier, il faut arrêter d’envoyer en prison les très courtes peines, les délits au code de la route, les malades mentaux (la contrôleuse des lieux de privation de la liberté).
…et ses conséquences : le personnel, en sous-effectif et trop souvent non ou insuffisamment formé, est en souffrance.
De fréquents mouvements de grève dans la fonction pénitentiaire permettent aux citoyens d’en savoir plus sur le malaise et les conditions de travail du personnel. Les agents demandent plus de sécurité, plus de moyens. Les conditions de travail ne cessent de se dégrader. « On ne sait pas où sont les détenus (qui peuvent sortir de leur cellule) et il y a des endroits non surveillés ».
Les surveillants n’ont qu’un sifflet pour se défendre ! Ils demandent des tenues pare-coups, des pistolets à impulsions électriques, des passe-menottes, des équipes cynotechniques plus nombreuses, des équipements adaptés pour les transferts des prisonniers… Ils demandent que les établissements soient classifiés en fonction des détenus accueillis.
Les postes sont aujourd’hui tellement difficiles à occuper, tellement dégradés que la seule création n’est pas suffisante : il faut une véritable formation – alors que les agents embauchés ont une qualification de plus en plus basse !) – , que les statuts et les salaires soient revalorisés.
Vétusté – délabrement – manque d’hygiène
Des établissements sont vétustes, délabrés. 1570 personnes dorment sur un matelas au sol. Pour maintenir le parc actuel en l’état, il faudrait 130 millions d’euros par an ; les crédits prévus en 2018 sont de 80 millions… Le privé gère de plus en plus de prisons ou de services dans les prisons (linge, repas…).
Prévisions suite au « plan prison » présenté par Macron le 6 mars :
La priorité numéro 1 : lutter contre la surpopulation et rendre les peines applicables
- abandon de la préférence carcérale pour les petites peines jusqu’à 6 mois
- des mesures alternatives à l’incarcération : le bracelet électronique (il coûte 11 euros par jour à la société contre 100 euros pour la prison), les travaux d’intérêt général, des peines forfaitisées, des contraventions, l’éloignement…
- création de 1500 postes d’agents d’insertion et de probation
- création de 7000 places de prison sur le quinquennat
- droit de vote aux prisonniers
Que dit Nouvelle Donne ?
HUMANISER LA POLITIQUE PÉNITENTIAIRE
- orienter la politique pénitentiaire vers la réinsertion tout au long de la peine et rechercher des alternatives à l’enfermement ;
- définir une stratégie nationale et européenne contre le terrorisme qui intégrera la prévention, la détection et la réaction rapide ;
- demander à nos partenaires européens le renforcement d’Europol et d’Eurojust et la création d’un corps de garde-frontières et de garde-côtes européens.
Relire : Pour mieux comprendre la crise des prisons
dans la NASA du 7 février 2018
Anne Poulain Romanet
On ne sait pas qui est en prison et quelle est la durée moyenne des peines.
Bonjour !
En ce qui concerne la durée moyenne des peines :
36.8 % sont incarcérés pour des peines de moins de 1 an (d’où l’importance de mettre en place des alternatives à la prison pour les courtes peines !)
23.3 % de 1 an à ans
9,8 % de 3 ans à 5 ans
30 % de plus de 5 ans
En ce qui concerne la population incarcérée, je n’ai pas assez de connaissance pour répondre : il y a une très grande variété de profils avec toutefois une sur représentation de publics défavorisés (économiques, social, scolaire), souffrant d’addictions (38%), de troubles psychiatriques divers…