Municipales 2020 : Proposition n°1

Chaque semaine, le Comité local de Gironde proposera une idée, un projet, destiné à enrichir le débat à gauche, soit pour l’ensemble des communes, soit pour une commune en particulier.

Semaine du 5 septembre 2019 :

Proposition n°1 : Rebaptiser l’actuelle « Avenue Thiers » de Bordeaux en « Avenue Flora Tristan ».

Du symbole…

2019 marque le 175e anniversaire de la mort de Flora Tristan. Figure majeure du combat social et féministe, elle repose au cimetière de la Chartreuse. Alors qu’en 2019, à l’heure où nous écrivons, déjà plus de 100 féminicides ont été perpétrés en France, il est nécessaire de rappeler les combats sociaux et féministes de Flora Tristan, elle-même victime de violences conjugales. Ses combats méritent notre reconnaissance, ils nous obligent aussi. La présence de ses cendres à Bordeaux doit être l’occasion de revaloriser sa mémoire et ses engagements.

Faire disparaître le nom de Thiers d’une de nos plus importantes avenues a aussi son sens. Thiers, monarchiste tardivement rallié à la République, éternellement responsable du massacre des Parisiens en 1871, « le type même du bourgeois cruel et borné, qui s’enfonce sans broncher dans le sang » (Clemenceau), mérite-t-il vraiment la place qui lui est faite dans la géographie de la ville de Bordeaux  ?

… à la politique concrète

La nouvelle municipalité, que les adhérents de Nouvelle Donne appellent de leurs vœux pour 2020, outre cette mesure symboliquement forte, devra s’engager rapidement dans une politique d’aide aux droits des femmes  : aides aux associations féministes (ex  : Maison des femmes), aux associations d’aide aux femmes vivant dans la rue (ex  : La Piraterie), communications publiques en faveur de la lutte pour l’égalité femmes-hommes, accompagnement des écoles dans leurs démarches dans ce domaine…

Notre société n’en finit pas de se dépêtrer des héritages phallocratiques des siècles précédents : de la loi salique au Code civil napoléonien et au Code pénal de 1810 ( « ART.324 : Le meurtre commis par l’époux sur l’épouse, ou par celle-ci sur son époux, n’est pas excusable, si la vie de l’époux ou de l’épouse qui a commis le meurtre n’a pas été mise en péril dans le moment même où le meurtre a eu lieu. Néanmoins, dans le cas d’adultère, prévu par l’article 336, le meurtre commis par l’époux sur son épouse, ainsi que sur le complice, à l’instant où il les surprend en flagrant délit dans la maison conjugale, est excusable. »), du retard éhonté dans l’obtention des droits politiques et sociaux des femmes aux violences machistes, nous avons collectivement de gigantesques progrès à faire pour que nos garçons ne deviennent pas bourreaux de leur compagne, pour que nos filles ne soient plus victimes de leur compagnon. L’échelle locale peut et doit être un outil de cette politique.

Vous êtes intéressé/e par nos travaux ? Vous voulez nous rejoindre ? Vous pouvez adhérer à Nouvelle Donne, vous pouvez aussi nous contacter directement à gironde[@]nouvelledonne.fr.

« Je réclame des droits pour la femme, car je suis convaincue que tous les malheurs du monde proviennent de cet oubli et mépris qu’on a fait jusqu’ici des droits naturels et imprescriptibles de l’être femme » (Flora Tristan, Union ouvrière, 1844)